A Propos

Présentation du Projet INCLUSIF Mali

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Qu’est ce que Projet INCLUSIF ?

Le projet INCLUSIF, cofinancé par le Gouvernement du Mali, le FIDA, le Royaume du Danemark et le Canada, met à l’échelle les acquis du Programme de microfinance rurale (PMR) financé par le FIDA et du Programme d’appui à la croissance économique et promotion de l’emploi stimulées par le secteur privé (PACEPEP) sur financement du Danemark. Il a pour vision de promouvoir une transformation durable des filières agricoles en améliorant l’inclusion financière et le partenariat économique entre acteurs depuis les groupes démunis, y compris les femmes et les jeunes, et leurs organisations, jusqu’aux petites et moyennes entreprises agricoles et agro-alimentaires.

INCLUSIF touchera 440 000 bénéficiaires directs issus des groupes démunis, des exploitations familiales rurales, des organisations professionnelles (coopératives, unions, fédérations) et des entreprises du secteur privé agricole. L’approche sera favorable aux femmes et aux jeunes (18 à 40 ans) qui représenteront respectivement au moins 50% de l’effectif touché.

RAISON D’ETRE DU PROJET INCLUSIF

  1. Le projet Inclusif s’appuie sur une théorie du changement qui considère le faible accès des ruraux et des agro-PME au financement comme un goulot d’étranglement qui compromet le développement économique des segments ruraux productifs. Cette hypothèse est alimentée par un environnement caractérisé par : (i) une aversion des banques vis-à-vis du secteur agro-alimentaire ; (ii) des relations intra-filières insuffisante et un cloisonnement quasi-étanche entre les acteurs ; (iii) un climat d’affaires et de partenariat productif non sécurisé ; (iv) une crise du sous-secteur du financement décentralisé exacerbé par un accès insuffisant des Sfd au refinancement et une offre de crédit centrée sur le court terme ; (v) une faible qualité des projets d’investissement des OP ; et (vi) un risque climat et un risque non maîtrisé de fluctuation des prix. De cette situation résultent : (i) un secteur agro-alimentaire peu dynamique ; (ii) un fonctionnement non performant des filières ; (iii) la marginalisation des groupes démunis dont les femmes et les jeunes ; (iv) la migration des jeunes ruraux ; et (v) une transformation insuffisante du secteur agricole.
  2. Le PMR a soutenu l’inclusion financière de plus de 100.000 ruraux et contribué à la restructuration, à la consolidation de 4 réseaux agrégeant plusieurs faîtières dans ses zones d’intervention et à l’effort de renforcement des capacités de 15 Systèmes financiers décentralisés (SFD) à l’échelle nationale. Il a participé à la mise en place d’un mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés (MEREF-SFD) [1] et a appuyé les instances de la microfinance et en particulier la Cellule de contrôle et de surveillance des systèmes financiers décentralisés (CCS-SFD) dans sa mission d’assainissement du secteur. Celui-ci reste toutefois confronté à des défis qui requièrent le renforcement des missions et compétences régaliennes en matière de contrôle et de surveillance, la poursuite des efforts d’assainissement, de professionnalisation et de renforcement de la viabilité des SFD en particulier sur le marché rural.
  3. À ces défis s’ajoute la nécessité de renforcer l’inclusion financière en milieu rural où à peine 1 adulte sur 5 a accès aux services financiers. Sur ce segment, seulement 11% de la population active détient un compte dans une institution financière formelle (Findex 2014). La bancarisation rurale est largement tributaire de l’offre des SFD qui absorbent environ la moitié de la clientèle du secteur financier et plus de 70% en milieu rural. Parallèlement, l’offre de microcrédit reste largement inférieure à la demande portant sur 3 millions de clients potentiels dont 80% vivent et développent leurs activités dans les zones rurales. Un volume de ressources prêtables additionnelles de l’ordre 35 milliards de FCFA (70 M USD) serait nécessaire au cours des prochaines années pour servir ces populations et soutenir l’activité économique rurale. Dans ce contexte, les petits agriculteurs demeurent confrontés à des défis pour améliorer leur productivité, se garantir des moyens d’existence susceptibles de renforcer leur résilience et accroître leur participation dans les filières afin de stimuler la transformation du secteur agricole.
  4. La mise en œuvre du Programme de Microfinance Rurale (Pmr)de 2010 à 2018 a révélé la nécessité de poursuivre les actions d’inclusion financière rurale pour renforcer les acquis et notamment : (i) l’insertion socioéconomique et la résilience des petits producteurs, en particulier des femmes et des jeunes, leur éducation financière et leur accès durable aux services financiers ruraux pérennes et adaptés à leurs activités au travers du MEREF-SFD (ii) l’amélioration de la qualité des SFD conformément à la réglementation, et la promotion de services financiers innovants adaptés aux besoins des petits producteurs dans le contexte actuel marqué par la digitalisation des services financiers et l’avènement de nouveaux acteurs à l’instar des plateformes de services d’information, de communication et de services à valeur ajoutée, et (iii) le renforcement de l’action publique par des moyens conséquents face au défi d’assainissement, de contrôle et de surveillance du secteur de la microfinance.
  5. Toutefois, les acteurs des filières agricoles (producteurs, Organisations professionnelles [OP], petites et moyennes entreprises agricoles [PMEA]) se contentent actuellement de financements ordinaires en l’absence de produits spécifiques et de mécanismes correspondant à leurs besoins spécifiques. Ils se limitent en majorité aux crédits saisonniers et à court terme. Les instruments financiers nécessaires aux investissements de moyen terme requis pour la transformation, les équipements et l’infrastructure, sont quasiment inexistants. Les liens entre l’offre et la demande de crédit ne sont pas structurés ni prévus dans des partenariats commerciaux à long terme. L’accès aux services financiers nécessite des garanties que les petits agriculteurs et les PMEA ne sont généralement pas capables de fournir. Les produits d’investissement appuyés par les projets ont une portée territorialement et temporellement limitée à leurs cycles de vie. Dans cette perspective, des approches complémentaires sont nécessaires pour attirer des financements privés au sein des filières dans le cadre de plans d’affaires regroupant des OP et des opérateurs privés, dont les PMEA. Ces plans d’affaires pourront porter sur des activités comme : (i) l’accès aux intrants et aux technologies novatrices de production, de stockage et de transformation ; (ii) le financement d’investissements structurants, en particulier infrastructures et équipements ; (iii) le renforcement de la résilience des petits producteurs au changement climatique.
  6. Ce changement de paradigme requiert la professionnalisation des organisations professionnelles afin de les aider à s’inscrire dans une approche entrepreneuriale et de partenariat orientée vers le marché. Elle appelle également l’identification de solutions d’adaptation au changement climatiques rentables et l’accompagnement de tous les acteurs du projet dans l’adoption de ces solutions. Ces approches permettront la formalisation de contrats entre les OP et les commerçants ou les transformateurs dans une perspective de durabilité, à l’instar de l’expérience appuyée par le projet Pacepep qui a innové en finançant une vingtaine de partenariats sous la forme de « projets intégrateurs » impliquant des acteurs de différentes filières. Inclusif s’appuiera sur ces expériences pour renforcer les partenariats 4P (Partenariat Public Privé Producteurs).

Figure 1 : Théorie du changement

  1. Le projet Inclusif s’inscrit dans l’axe 2 de la note stratégique du Fida pour le Mali qui vise à améliorer l’inclusion financière rurale en appuyant l’accès des petits producteurs et micro-entrepreneurs à des services financiers adaptés à leurs besoins pour démarrer ou développer leurs activités économiques.[2] Le projet permet d’une part de consolider et mettre à l’échelle les acquis du Pmr en matière d’inclusion financière et d’autre part d’opérer un changement de paradigme susceptible de soutenir la transformation durable du monde rural par la promotion de nouvelles approches aptes à attirer des investissements privés plus importants dans les filières en faveur des petits agriculteurs.
  2. Il s’inscrit également dans le programme du secteur privé de 2019–2022 de la coopération Mali–Danemark qui a pour objectif « de promouvoir la croissance économique inclusive et la création d’emplois dans le secteur agricole et agro-industriel menées par les acteurs privés et de favoriser l’insertion des jeunes et des femmes dans la vie économique ». Il correspond au premier des 3 engagements de développement du programme qui vise la « finance inclusive et la facilitation de chaînes de valeur agricoles ».Le financement spécifique « climat » apporté par le Danemark permet, de plus, d’intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (critères ESG) de façon concrète dans les stratégies des partenaires privés du projet, en permettant de les orienter vers une philosophie d’investissement responsable, pleinement en ligne avec les recommandations de la note sur les procédures environnementales, sociales et climatiques du Fida.

Figure 2 : Inclusif : Mise à l’échelle Pmr-Pacepep

[1] Le mécanisme de refinancement des systèmes financiers décentralisés MEREF-SFD a été institué le 16 juillet 2018 et prend le relais du Fonds de crédit institutionnel partagé (FCIP) initié par le Pmr

[2] Inclusif contribuera aux autres objectifs stratégiques (OS) de la stratégie du programme-pays du Fida : L’OS1 vise à soutenir une productivité agricole résiliente aux changements climatiques et l’OS3 a pour objet d’insérer professionnellement les jeunes ruraux en leur offrant des opportunités d’emplois au sein de filières agricoles efficientes et durables

Groupe Cible

9

Groupes Démunis

Accompagnement technique et financement de l’insertion de 300 000 personnes.

Éducation financière et accès au crédit pour ceux déjà accompagnés par PMR : 100 000 personnes.

Orientation des jeunes entrepreneurs vers Appuis FIER.

9

Petits producteurs / Organisations professionnelles

Appuis techniques : structuration, gouvernance, renforcement managérial, éducation financière, appui conseil en facilitation et gestion de partenariats.

Financement des plans d’affaires de partenariat en lien avec les institutions financières rurales.

9

PMEA-PMIA Opérateurs Economiques

Appuis techniques partenariats productifs avec les OP.

9

Jeunes Rureaux Entretreupreneurs

Appuis techniques : FIER

Financement : INCLUSIF

Personnes Démunies Financées

Petits Producteurs Accompagnés

PMEA-PMIA Appuyées et Accompagnées Techniquement

Promoteurs d’activités génératrices de revenus (AGR) et microentreprises rurales (MER) appuyés

Les Activités du Projet INCLUSIF

Les activités du Projet sont articulées autour de trois composantes à savoir :

  • Composante A « Développement des services financiers ruraux » ;
  • Composante B « Investissements productifs dans les filières » ;
  • Composante C « Coordination, suivi-évaluation et gestion des savoirs ».
Composante A « Développement des services financiers ruraux »
  1. La composante A « Développement des services financiers ruraux » a pour effet : « l’accès des petits producteurs et de leurs organisations à des services financiers adaptés est amélioré ». Elle se caractérise par 2 produits et 10 indicateurs.

Tableau 5 : Composante A : effet, produits, indicateurs et valeurs-cibles

Synthèse/Résultats Indicateurs
Noms Valeurs-cibles
OD : Accroître l’inclusion financière des petits producteurs, de leurs organisations et des PMEA 1. Volume de crédit obtenu par les petits producteurs XOF 20 Milliards
2. Volume d’épargne mobilisé auprès des petits déposants XOF 5 Milliards
Effet 1: L’accès des petits producteurs et de leurs organisations à des services financiers adaptés est amélioré 3. Augmentation des petits producteurs dans le portefeuille des SFD partenaires (%) 35%
3. Nombre de SFD ruraux partenaires ayant atteint la viabilité opérationnelle (OSS ≥130%) 6
4. Nombre de personnes déclarant utiliser les services financiers ruraux 350 000
5. Nombre d’AGR et MER ayant accès aux services d’appui et aux services financiers 4 500
Produit 1.1: L’environnement institutionnel d’intervention des SFD est amélioré 6. Nombre de SFD ruraux partenaires à jour vis-à-vis des nouvelles instructions réglementaires 12
7. Nombre d’IFR partenaires ayant un portefeuille à risque >30 jours inférieur à 5% 10
Produit 1.2: Des services et produits financiers diversifiés, pérennes et inclusifs sont développés  8. Nombre de nouveaux produits financiers développés 5
9. Proportion d’usagers des SFD ruraux partenaires adoptant les nouveaux produits 50%
10. Nombre de petits producteurs résilients au changement climatique 40 000
11. Nombre d’usagers formés en éducation financières 300 000

 

Cette composante comprend 2 sous-composantes : A1. « Appui institutionnel à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Microfinance » et A2. « « Renforcement de l’inclusion financière rurale ». Chacune d’entre elles regroupe des sous-ensembles d’activités pour chaque produit, comme présenté à la figure 8. 

Figure 8 : Vision d’ensemble des activités de la composante A. 

Composante B « Investissements productifs dans les filières »
  1. Cette composante a pour objectif d’améliorer l’accès des organisations de producteurs et des PME à des sources de financement adaptées à leurs besoins à travers des partenariats productifs rentables. Les interventions du projet sont organisées en deux sous-composantes : (i) la sous composante B1 organise le dispositif d’appui technique pour le montage et la mise en œuvre des partenariats et le renforcement des capacités des partenaires et particulièrement des OP ; (ii) la sous composante B2 regroupe les appuis financiers aux partenariats productifs. Le tableau 15 rappelle l’effet attendu, les produits, indicateurs et valeurs cibles de cette composante et la figure 12 la vue d’ensemble des activités prévues.

Tableau 15 : Composante B : effet, Produits, indicateurs et valeurs cibles

Synthèse/Résultats Indicateurs
Noms Valeurs-cibles
Effet 2 : Les Organisations de producteurs (OP) développent des partenariats productifs rentables et durables avec les PME et les systèmes financiers 1. Nombre d’OP soutenues et ayant conclu des partenariats avec le privé* (SMRO 2.1.1 et 2.2.3) 360
2. Nombre de producteurs déclarant une augmentation de leurs vente 22 000
3. Augmentation du chiffre d’affaire des PME bénéficiant du projet 150%
Produit 2.1 : Les capacités organisationnelles et entrepreneuriales des OP et des PME sont renforcées 4. Nombre de producteurs formés dans les partenariats 36 000
5. Nombre d’OP disposant d’un système de comptabilité et de gestion opérationnel 50
6. Nombre de PME renforcées 110
Produit 2.2 : Les OP et les PMEA bénéficient de financement auprès des IFR 7. Nombre d’OPA ayant accès au crédit grâce aux partenariats productifs 310
8. Nombre de plan d’affaires ayant mobilisé des financements du secteur privé 60

 

Figure 12 : Vue d’ensemble de la composante B.

 

Composante C « Coordination, suivi-évaluation et gestion des savoirs »

Composante C « Coordination, suivi-évaluation et gestion des savoirs ». Cette composante portera l’ensemble des dispositifs de planification technique et de coordination opérationnelle, de gestion administrative et fiduciaire, de suivi-évaluation, communication et capitalisation. Son fonctionnement sera régi par les arrangements définis dans le cadre d’une approche-programme avec les autres projets du portefeuille, et se réfèrera aux manuels et supports de mise en œuvre développés à cet effet.

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