Histoire de vie d’un producteur agricole à faible revenu bénéficiaire du Projet Inclusif

Itinéraire de Awa SAMAKE, Productrice agricole

Le champ de Awa SAMAKE, membre et Présidente du groupement Djekafo, se trouve au périphérique de son village Faragouaran. Le village de Faragouaran, chef-lieu commune de Faragouaran, se trouve à 30 kilomètres de la ville de Bougouni sur la route de Yanfolila. Sa population est estimée 2 887 habitants et 468 ménages (selon le RGPH de 2009).

« Bien avant, j’exerçais la production de maïs en plus de mes tâches ménagères, moi Awa, paysanne, j’ai décidé d’accroître ma production à travers l’utilisation du compostage au regard de l’augmentation de mes charges familiales. J’ai connu le Projet Inclusif en 2019. L’accompagnement de l’ONG AADI partenaire du Projet m’a permis d’avoir du financement et des renforcements de capacité notamment sur l’adaptation au changement climatique. Suite à cela j’ai appris les avantages de l’utilisation de la fumure organique dans la production agricole et j’ai été agréablement surpris d’observer son impact positif dans le champ d’un proche qui l’a expérimenté la campagne 2020. 

Donc j’ai préparé moi-même une fosse fumière la campagne suivante avec l’appui de mon mari qui a creusé pour moi une fosse de 1,20 mètre avec une épaisseur de 3 mètres carré. Nous l’avons rempli de tiges, déchets familiaux et de cendres, le tout couvert de terre. Un trou est réalisé à chaque 50 centimètres dans la fosse qui sert d’aération. Des bâtons sont insérés dans les trous pour qu’ils ne soient bouchés. La fosse est arrosée pendant 3 mois jusqu’à décomposition précisément chaque 3 jours durant les 15 premiers jours et chaque 5 jours jusqu’au troisième mois. Un arrosage équivaut à 21 bidons de 20 litres d’eau. Le compost obtenu ensuite est déposé en petit tas dans tout le champ avec 5 mètres d’écart. Cette pratique a ainsi considérablement augmenté ma production de maïs et surtout diminué mes coûts de production avec la réduction de l’utilisation de l’engrais chimique. Ma récolte est passée de 6 sacs de 100 kg au demi-hectare qui me coûtait près de 65 000 F CFA à 6 sacs au quart d’hectare qui m’a coûté environs 30 000 F CFA. J’ai donc un profit de plus de 50 000 F CFA cette année qui tournait au tournait de 20 000 F CFA les années précédentes. Je remercie AADI dont l’agent suit mon travail et m’encourage. Je parviens maintenant a contribué grandement à la prise en charge des dépenses familiales, mon champ a été un exemple dans mon village et plusieurs projets sont venus visités ».

Afin de développer ses activités, cette productrice devra résoudre ces difficultés :

  • Les parcelles qu’elle cultive ne sont pas sécurisées devant la loi, elle pourrait être dépossédée facilement ;
  • Le déficit de traçabilité de ses activités, il n’existe pas encore d’écrits ;
  • Le déficit d’équipements agricoles et de d’infrastructure comme un magasin de stockage fait qu’elle ne pourra pas produire une grande quantité et vendre à un moment profitable.

Pour faire face à ces contraintes, Awa doit sécuriser la parcelle qu’elle cultive, mettre en place des outils de gestion de ses activités comme un cahier de compte d’exploitation simplifié, investir des revenus dans les petits équipements agricole et/ou saisir le partenariat des caisses SFD / projets.