Présentation de l’identité des personnes porteuses du cas de succès
De prime abord, je me nomme Fatoumata Dembélé , membre du groupement démuni « Badenya » du village de Dionasso, commune de Karaba, cercle de San et moi ,Awa dembele membre de la même association. Ce groupement a été mis en place avec l’appui de l’ONG AMAPROS en 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du projet inclusif dans le cercle de San.
Avant l’arrivée du projet Inclusif dans notre zone, nous exerçons individuellement du petit commerce et l’embouche de petits ruminants que nous revendons pour assurer nos petits besoins des bénéfices tirés. Avec l’arrivée du projet Inclusif qui ne travaille qu’avec les groupements de 25 à 30 personnes, nous nous sommes mis ensemble pour créer le GD Badenya et se faire enrôler. Après notre structuration, l’acquisition de notre récépissé auprès de l’administration générale de l’Etat et notre mise en relation avec un SFD partenaire , nous avons demandé et obtenu auprès de notre partenaire financier Soro yiriwaso un premier prêt. C’est avec cet argent que nous avons décidé de mettre ensemble nos parts reçues moi Fatoumata et Awa Dembele pour acheter un bœuf aux fins d’embauche. Avec une mise en commun de 75 000F chacune, nous avons acheté un bœuf à 150 000F. Après 6 mois que nous l’ayons nourri, on la vendu à 213 000Fcfa à la foire de Kimparana pour rembourser nos prêts à l’échéance et immédiatement engagé une autre demande de prêt. Il convient de noter que sur la vente de notre bœuf commun, nous avons réalisé un bénéfice net de 63 500Fcfa qui nous a permis de faire face à nos nombreux petits besoins.
Le premier Bœuf commun mis à l’embouche | De gauche à droite : Fatoumata et Awa Dembele |
L’appétit venant en mangeant, nous nous sommes engagés à prendre un montant cette fois ci un peu colossale que le premier prêt pour nous permettre d’évoluer individuellement dans l’activité. C’est ainsi que chacun de nous individuellement a pris 200 000Fcfa pour acheter un bœuf à l’embouche. Avec l’appui de nos maris qui nous aident à nourrir, à sécuriser et à mieux entretenir les bœufs, chacune de nous arrive à bien s’occuper de son animal avant le jour de sa vente qui se fera dans trois mois. Je rappelle que le jour de la vente, c’est toujours nos maris qui nous aideront à amener les animaux au marché par l’entremise d’un peulh qu’on payera et c’est eux (nos maris) qui discuteront la vente des animaux pour nous. Toute chose qui dénote l’appui indispensable que les conjoints se doivent mutuellement dans leurs activités.
Nous nous réjouissons beaucoup de l’accompagnement du projet INCLUSIF qui, à notre avis est l’un des projets les mieux appropriés pour le monde paysan car, jamais nous, nous n’aurions entrepris une activité génératrice de revenus d’une telle envergure, même si nous avions l’idée, les moyens financiers et techniques nous manquaient.
Zone d’agriculture et de l’élevage par excellence, cette expérience d’embouche bovine par Fatoumata et Awa pourra continuer dans le temps tout en s’améliorant avec la détermination et l’engagement des porteuses et à travers le paiement des crédits contractés à l’échéance convenue avec l’institution financière partenaire.
Les facteurs favorables à la bonne réussite de l’activité sont nombreux : le foin ou nourriture pour animaux, aliment bétail par moment sur le marché, de l’espace pour garder les animaux, de l’eau, des personnes disponibles pour assurer leur garde et leur entretien quotidien.
Ce cas de succès pourra être reproduit ailleurs dans toutes les régions du Mali car il existe une grande similitude de conditions climatiques, humaines et économique entre les différentes zones qui ont toutes une vocation agro pastorale. Il suffit d’avoir la volonté, d’être engagé comme les deux dames et d’honorer ses engagements vis-à-vis du partenaire financier.
Les enseignements utiles pour les porteuses sont entre autres : avantages de la solidarité, l’entraide, la complémentarité entre démunis. L’appui indispensable du conjoint(e) pour la réussite d’une entreprise
Pour consolider les acquis, nous disons aux dames Fatoumata et Awa Dembele de mieux entretenir la relation de partenariat avec la caisse Soro Yiriwasso en payant aux échéances prévues les credits contractés. Aussi, d’observer la plus grande rigueur dans la gestion des fonds alloués ou mis à leur disposition.